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La situation que vous traversez actuellement est difficile… Cela se traduit notamment par une sensation désagréable d’appréhension diffuse qui vous pèse et ne vous quitte pas du matin jusqu’au soir. En plus, vous n’arrivez pas forcément à mettre des mots sur ce qui vous préocupe… Ce que vous ressentez, sont sûrement la manifestation de l’anxiété. Mais qu’est ce que c’est exactement et comment fonctionne t’elle? Car bonne nouvelle, comprendre la manière dont elle se manifeste ainsi que ses mécanismes, permet de la réguler presque automatiquement. Prêt à dire « Ciao » à vos angoisses ?

Savoir différencier l’anxiété du stress

Dans le langage courant, on fait souvent l’amalgame entre le stress et l’anxiété. Pourtant, il est important de les différencier car, même s’ils sont interdépendant et s’alimentent l’un l’autre, ils ne fonctionnent pas de la même manière. Par conséquent, ils ne s’accompagnent pas de la même façon et les solutions valables pour l’un ne le seront pas pour l’autre.

 

Le stress est la réponse organique pour maintenir le corps dans son équilibre biologique. Par exemple, lorsqu’il y a un changement (la température diminue, je fais du sport, je manque de sommeil etc.), le stress va permettre au corps de lutter pour s’adapter et donc continuer à fonctionner. Plus d’informations sur le fonctionnement du stress dans cet article.

L‘anxiété fait partie de la même famille que l’angoisse (les crises d’angoisse et de panique) et la peur. Quand la peur est une sensation intense face à une menace réelle et immédiate, l’anxiété, elle, est plus diffuse, s’étale dans le temps et surtout ne sait pas forcément revenir à son origine, à ce qui l’a déclenchée.

 

Plusieurs situations amènent l’anxiété :

  • une abondance d’informations que le cerveau n’arrive plus à traiter : par exemple lire et regarder quotidiennement les informations avec des données contraires sur des mêmes sujets (le port du masques, le nombre de morts, les traitements possibles)
  • la difficulté d’admettre certaines choses : par exemple la perte d’un être cher (pour en savoir plus sur le deuil voir cet article)
  • l’impression que les choses nous échappent avec l’arrivée d’événements incontrôlables (une inondation, une épidémie mondiales…)
  • un manque d’informations sur ce qui se passe réellement qui amène un sentiment d’impuissance car je ne sais pas vraiment comment agir au mieux
  • la construction imaginaire : j’avais un rendez-vous avec un ami, qui ne vient pas et reste injoignable. Je commence à imaginer les pires choses qui ont pu lui arriver.

 

Comprendre les mécanismes de l’angoisse permet sa régulation

​Souvent, les personnes anxieuses qui vont jusqu’à faire des crises d’angoisses, ne comprennent pas ce qui leur arrive. Ils se retrouvent submergés de sensations physiques (le cœur qui bat soudainement à toute vitesse, l’impression horrible de s’étouffer ou de s’étrangler) qui emmènent des pensées toxiques (qu’on va mourir asphyxié.e, qu’on perd totalement le contrôle sur nos gestes et qu’on puisse se faire du mal comme se jeter par la fenêtre…) alors qu’ils ne savent pas pourquoi ils sont dans cet état, ce qui a déclenché cette crise. Et l’incompréhension de ce qui se passe maintient le problème. La pose d’un diagnostic (par un médecin) permet déjà de mettre des mots sur nos symptômes. Ce qui est un premier pas vers la résolution du problème. Il nous manque encore de comprendre comment cela fonctionne.

 

Du coup qu’est ce qui se passe vraiment ? Les récentes recherchent de Joseph Ledoux ont mis à jour les deux circuits de la peur : un circuit court et un circuit long. Si par exemple je me balade et que tout à coup, j’aperçois un serpent !

dans le circuit court, l’information déconnecte le cortex, en passant directement du thalamus à l’amygdale. L’amygdale est une partie de notre système lymbique qui décode notamment les stimuli menaçants (mais pas que ! Elle permet aussi de reconnaître ce que l’on aime de ce que l’on n’aime pas, d’apprendre par association, de générer nos réponses comportementales…) et assure ainsi la survie de notre espèces depuis des milliers d’années (autrement dit : merci l’amygdale!). Du coup, on voit le serpent et automatiquement on sursaute et recule

dans le circuit long, l’information passe par le cortex avant l’amygdale, et notamment par le cortex visuel « mais il s’agit bien d’un serpent au fait ou c’est un bâton? » et sémantique « Oui (ou non) c’est bien (pas) un serpent ! ». Le cortex va donner l’information à l’amygdale d’arrêter ou de continuer son action. Si c’est un bâton, je peux sortir un ouf de soulagement et continuer mon chemin, si c’est bien un serpent, je vais rester vigilant et trouver un autre passage.

 

Dans les troubles de l’anxiété, nous avons une réaction anormale de notre circuit court qui fonctionne en boucle, en court-circuitant le cortex. Mais maintenant que nous connaissons la manifestation de notre angoisse et comprenons comment elle fonctionne neurophysiologiquement, le cortex va pouvoir reprendre son rôle « hé, tu es en train de faire une crise d’angoisse là! » « mais non tu ne vas pas mourir, on ne meurt pas d’une crise d’angoisse. » « oui tu as la sensation de ne plus rien contrôler du tout, mais c’est une impression, tu ne vas pas te faire du mal » etc. Et la crise s’autorégule.

D’autres méthodes de régulation

L’anxiété et l’angoisse sont des phénomènes physiologiques, qui sont donc créer par le corps. Tenter d’agir dessus via la pensée (comme utiliser la méthode Coué et répéter « tout ira bien ») n’aura donc aucun effets. Du moins, elle pourra, dans un deuxième temps, venir compléter une réponse physiologique qui elle, est nécessaire. Nous pouvons améliorer notre anxiété par :

  • une alimentation saine (on évite l’alcool et une dose élevée de caféine)
  • la pratique sportive : qui produit de l’endorphine
  • une respiration consciente par le nez (car le bulbe olfactif situé derrière nos sinus est directement lié à notre amygdale) par exemple via le yoga ou la cohérence cardiaque
  • la relaxation : via la médiation ou la sophrologie par exemple

​​La situation actuelle avec le confinement qui bouscule nos habitudes et nous précipite dans la solitude pour certains, l’expansion de l’épidémie qui réveille nos peurs, l’incertitude du futur et la consommation des médias est fortement anxiogène et peut développer considérablement notre stress et notre anxiété. N’hésitez pas à mettre des mots sur vos ressentis et vos émotions (coucou cortex!) et si vous avez besoin d’un accompagnement, n’hésitez pas à me contacter.

Source : Cyrille Champagne, Directeur du centre de recherches de l’A.R.C.H.E., wébinaire du 10/04/20