Le sujet est quelque peu tabou, mais il me tenais à cœur d’en parler car les chiffres sont alarmants : 1 femme sur 7 a été ou sera victime d’une agression sexuelle au cours de sa vie. Pour 3/5 des victimes, les faits ont eu lieu avant 18 ans. La majorité des victimes connaissaient leur agresseur : 3/4 des femmes victimes de viols, l’ont été par leur entourage : membre de leur famille, proche, conjoint ou ex-conjoint. Les hommes également sont touchés, notamment avant leur 18 ans, il n’y a qu’à voir la triste actualité sur le sujet. Dès lors, comment se reconstruire après un tel traumatisme ?
Se libérer de la culpabilité
Souvent, la victime souffre d’une double voire d’une triple peine :
- l’événement traumatisant qu’elle a vécu,
- sa propre culpabilité : “c’est ma faute”, “je ne me suis pas débattue, je n’ai rien fait”
- et parfois l’incompréhension de son entourage qui l’encourage à garder le “secret”, voire renforce la culpabilité ressentie : “tu étais habillée comment ?”, “tu avais bu?”, “ce n’est pas possible que ça te soit arrivé”, “tu veux vraiment porter plainte ? tu vas détruire sa vie!”…
Dans tous les cas, vous avez été victime et votre réaction a forcément été la plus adaptée à la situation. En face d’un danger, nous avons 3 réactions possibles : combattre, fuir ou se figer. Notre cerveau va forcément choisir celle qui a le plus de chances de garantir votre survie. Si vous êtes restée tétanisé(e), qu’il y ait eu des coups ou non, c’est que votre cerveau, après analyse, a estimé que c’était la solution la plus adéquate pour vous garder en vie, face à ce qui se passait. Dans ce cas là, il déconnecte le corps et rend impossible les réactions de sa part. C’est une chose de la comprendre rationnellement et s’en est une autre d’en être convaincu dans tout son être, et cela peut passer par un travail, d’acceptation ou de réinterprétation entre autre.
Débloquer les émotions
Les émotions fonctionnement en cycle passe par 3 étapes de vie :
- la réception des informations externes et leur interprétation par leur cerveau : le processus est extrêmement rapide et ne se fait pas consciemment mais est de l’ordre du réflexe
- la charge : le cerveau envoie les bonnes hormones,notamment adrénaline, au corps pour qu’il puisse réagir
- la décharge : le corps évacue les toxines et les tensions : c’est l’étape ou l’on tremble, pleure, pouvons nommer l’émotion ressentie “j’ai eu peur !”
Seulement voilà, parfois une étape manque pour que l’émotion puisse terminer son cycle… et elle reste bloquée. Pour la débloquer, le cerveau a besoin d’une histoire pour refaire le cycle. Nous pouvons utiliser plusieurs outils, notamment l’hypnose, l’EFT et le RITMO.
Faire le deuil
Parfois, l’événement a été tellement traumatisant que les personnes me racontent qu’il y a eu un avant et un après. Leur vie a changée après l’agression, elles-même ont changé. Un deuil est parfois nécessaire à faire pour dire au-revoir à la personne qu’elles étaient avant, à l’innocence ou l’enfance perdue… On ne peut pas gommer ou changer ce qui s’est passé, mais on peut aider la blessure que ça a laissé à cicatriser au mieux. Si vous voulez plus d’informations sur le processus de deuil, vous pouvez lire cet article.
Développer nos ressources
Et puis arrive le moment de la reconstruction. Parfois les personnes paraissent un peu démunies, et ne savent pas forcément comment employer leur nouvelle énergie après l’avoir parfois dédié complètement à lutter contre les souvenirs, les émotions bloquées et à survivre avec ça. C’est comme une nouvelle page à ouvrir puis à écrire… il est possible de travailler sur les nouvelles ressources et capacités que la personne a développé, même si elle ne s’en rend pas forcément compte : la force, le courage et bien d’autres… et de renforcer l’estime de soi et la confiance en soi.
Vous avez été victime ou avez des questions sur cet article ? N’hésitez pas à me contacter par mail ou téléphone.
*source des chiffres en introduction : enquête Violences et rapports de genre : contextes et conséquences des violences subies par les femmes et par les hommes (Virage), menée par l’INED en 2016.