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« Depuis mon accouchement, je n’ai plus de libido ; comment je fais pour qu’elle revienne ? »

C’est une question que l’on me pose souvent en post partum, quelques mois (ou années) après la naissance d’un enfant.

Découvrez comment j’aborde cette question en cabinet !

Ne plus avoir de libido après son accouchement c’est normal

Déjà, avant de répondre à comment retrouver du désir pour son partenaire, je rassure en disant que c’est NORMAL ne plus vraiment avoir de libido en post partum :

  • Le corps a mis 9 mois pour créer un nouvel petit être humain. Ce n’est pas parce qu’il sort de l’utérus que d’un coup, le corps redevient comme avant. D’ailleurs tu l’as sûrement remarqué… Il lui faut du temps… (qui ne se compte pas forcément en nombre de jours ou de semaines) Notre corps a besoin de récupérer et de se reposer.

  • Outre les chamboulements physiques et hormonaux, on doit s’approprier un nouveau rôle, celui de parent. Et ça implique de sacrés changements psychologiques et émotionnels. D’autant plus que le/la conjoint.e aussi, même si ielle n’a pas porté bébé, est soumis à ces mêmes bouleversements.

  • Le début de la parentalité est rarement une cure de jouvence. En plus de devoir récupérer des suites de couches, Bébé nous demande une attention 24/24 7/7, les nuits sont souvent chaotiques… L’énergie est rare et précieuse et notre cerveau préfère l’utiliser à la survie de notre nourrisson (et à la notre) et reléguer au second plan ce qui n’est pas prioritaire… dont font parties les rapports sexuels.

  • Bref, la fatigue s’accumule et avec elle notre irritabilité s’accroît. Et souvent les tensions et les disputes dans le couples. Quand la qualité de relation n’est pas satisfaisante, que l’on ne se sent pas forcément valorisée, aimée et soutenue, difficile de ressentir de l’attirance physique pour notre partenaire…

  • L’arrivée d’un enfant signe malheureusement souvent aussi l’explosion d’une charge mentale supplémentaire pour les femmes dans les couples hétérosexuels. Elles peuvent se sentir écrasées, débordées et déçue par leur partenaire qui ne s’implique pas autant qu’elle. Quand le cerveau est déjà au bord de l’implosion, ou trouver de l’espace supplémentaire pour la seksualité du couple ?

  • Enfin, il n’y a pas de règles : ce n’est pas parce qu’on vous parle contraception et qu’on vous demande si vous avez repris les rapports au bout de 6 semaines que c’est une obligation. L’amour, la tendresse, la confiance et l’intimité dans la relation de couple peuvent se cultiver autrement que via la seksualité. Ce n’est pas la seksualité qui va faire la qualité d’une relation de couple.

  • D’ailleurs cela peut être également l’occasion d’expérimenter de nouvelles manières de faire du sekkse : sans pénétration par exemple !

 

Retrouver sa libido après l’accouchement… ou pas !

Parfois le manque de désir n’est pas seulement lié à toi et ton corps. Il peut venir donner une indication de la qualité de relation avec ton partenaire, un peu comme un thermomètre. Et s’il est à zéro, c’est avant tout qu’il y a des changements à faire dans le couple :

/!\ Rappel important : insister ou faire pression pour avoir une relation seksuelle avec son ou sa partenaire est un vi0l conjugal. Céder n’est pas consentir. Tu peux faire appel à  La ligue contre le viol conjugal si tu es dans cette situation

  • Souvent la charge mentale des mères explose dans un couple hétérosexuel après la naissance d’un enfant. Si ton cerveau n’a plus de bande passante, il n’en aura pas pour du sekkse.
    > A deux, vous pouvez lister toutes les tâches dont les nouvelles et les répartir en fonction de la capacité de chacun.
  • On peut développer la complicité, la tendresse et l’intimité sans forcément avoir de rapports sekksuels. Difficile d’avoir envie de l’autre lorsqu’on ne se sent pas aimée, valorisée, soutenue et entendue…
  • La découverte de la parentalité peut être une période inconfortable car elle demande de l’adaptation aux nouveaux changements et vient bousculer nos anciennes habitudes, principes, croyances… Elles est également une magnifique opportunité d’échanger avec l’autre sur des sujets profonds tels que : c’est quoi l’amour pour toi ? La famille ? Quel modèle veut on donner à nos enfants ? Et de continuer à évoluer ensemble…

Plus que d’essayer de retrouver du désir malgré tout, je t’inviterai ainsi à écouter le message derrière le manque de désir et de t’interroger avant tout sur ce que tu veux TOI pour toi.

Retrouver sa libido après l’accouchement : les différentes pistes

Si ce manque de désir te pose problème à toi, voilà plusieurs pistes (non exhaustives) qu’on va pouvoir aller explorer :

  • est-ce que ce manque de désir est général dans ta vie ? Tout te paraît fade, vide, sans saveur, tu n’as plus d’envie, tu n’es plus heureuse, tu es tout le temps triste… je t’enverrai probablement vers un.e psy pour vérifier la piste d’une dépression post partum
  • avec tous les chamboulements physiques, émotionnels, psychologiques, organisationnels que représente l’arrivée d’un enfant, c’est légitime que tu puisses avoir l’impression de ne plus te reconnaître ou d’être perdue. On ira explorer ensemble ton nouveau rôle de maman, et tes autres rôles (femme, amie, conjointe etc.)
  • On peut avoir du mal avec un corps qui porte encore (et pendant quelques temps) les marques de la grossesse, sans pour autant être enceinte. Surtout que la société n’est pas tendre avec les corps en post partum… On peut aller explorer le rapport à soi, son image, son corps… pour le rendre plus doux à vivre
  • en fonction de comment on les vit, et de ce qu’on a vécu avant, la grossesse et l’accouchement peuvent créer ou réactiver des blocages émotionnels ou traumatiques. Il existe un mécanisme de défense automatique qui fait qu’on se coupe de notre corps. Et dans ces cas là, on n’a plus forcément accès à ses sensation ou son désir. On ira avant tout prendre soin des parties de toi qui en ont besoin.
  • Parfois, le corps a des cicatrices à cause de points, d’une déchirure… La perspective de reprendre des rapports sekksuels (surtout s’il y a pénétrati0n) peut causer de l’appréhension. D’un côté on peut travailler sur les mécanismes de la douleur mais cela peut aussi être l’occasion de réinventer notre manière de faire l’amour dans le couple.